Le vin bio n’est pas un vain mot

Vinifera : BIO, le vin de la discorde © 2019 Corbeyran, Fabien Rodhain, Federico Pietrobon (Glénat)

Glénat a lancé récemment Vinifera, une collection sur le thème du vin. Le huitième opus pourrait intéresser ceux qui sont sensibilisés à la question des cultures débarrassées des engrais chimiques et soucieux du mieux consommer.

Depuis quelques années, un jeune couple de viticulteurs a tenté l’aventure du vin bio. Pourtant, les doutes pointent, menaçant l’équilibre du couple. Elle, réaliste, accepte de faire des concessions en vendant une partie de leur production en supermarché. Lui, idéaliste, voudrait aller plus loin en poussant leur éthique au maximum : élimination totale du souffre, circuits courts…

Scénariste extrêmement prolifique, dont l’œuvre la plus connue restera Le Chant des Stryges, Eric Corbeyran, passionné par le vin et la viticulture, n’hésite pas à réaliser des ouvrages de commande, comme c’est le cas avec cette collection, Vinifera, inaugurée par Glénat l’an dernier. Ce projet pour le moins encyclopédique prévoit la publication de trente albums sur le sujet (avec des dessinateurs différents), de l’Antiquité à nos jours ! Avant cela, Corbeyran avait déjà produit Châteaux Bordeaux, In Vino Veritas ou encore Le Sang de la vigne

Avec BIO, le fin de la discorde, huitième volet de la série, le scénariste marseillais aborde, en collaboration avec Fabien Rodhain, la viticulture biologique par le truchement d’un jeune couple qui doit se battre pour imposer sa vision du métier, entre son désir d’éthique et les impératifs pécuniaires. La narration, sans être remarquable – l’ouvrage se veut d’abord didactique et l’auteur connaît bien son sujet – reste crédible et bien construite, avec quelques concessions romanesques voire vaudevillesques un peu déplacées. Néanmoins, les amateurs de vin soucieux de déguster « propre » en tireront quantité d’informations utiles pour affiner leurs habitudes de consommation. Dommage que le dessin de Federico Pietrobon, qui se veut réaliste, n’ait qu’un intérêt artistique plus que limité, évoquant un mauvais roman-photo ou une brochure publicitaire des témoins de Jéhovah.

Vinifera – BIO, le vin de la discorde
Scénario : Corbeyran & Fabien Rodhain
Dessin : Federico Pietrobon
Editeur : Glénat
48 pages – 14,50 €
Parution : 30 octobre 2019

Extrait p.32-33 – Emilien évoque sa rencontre à Amsterdam avec Louise :

« On a bu quelques bières, fumé quelques joints, échangé nos adresses. Deux mois plus tard, je me suis présenté au domaine viticole qui appartenait au père de Louise. Il m’a embauché pour les vendanges. Je ne suis jamais reparti.

Ça marchait très bien, entre nous. Contre le gîte et le couvert, je filais un coup de main sur la propriété. On peut dire que c’est le père de Louise qui m’a appris les ficelles du métier. Mais ce qu’on ne peut pas dire, c’est que j’étais satisfait de la manière dont il s’y prenait pour conduire sa vigne. Les doses d’herbicides et de pesticides anéantissaient chaque brin d’herbe un peu rebelle, chaque coccinelle… Ce n’était plus un vignoble mais un cimetière !

Pareil dans la cuve, des intrants chimiques pour tout : la couleur, la conservation, les arômes… Le goût du vin, bien entendu, s’en ressentait. Astringent… Fort goût de soufre… laissait la bouche asséchée… Au nez, le glyphosate donnait des notes de bois putréfié, d’essence et de chlore… Perso, j’avais l’impression d’avaler un médicament… Alors que le public en redemandait ! »

Vinifera : BIO, le vin de la discorde © 2019 Corbeyran, Fabien Rodhain, Federico Pietrobon (Glénat)

 

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