Le marchand de sable qui donnait des cauchemars

Environnement toxique, de Kate Beaton (Casterman) — Si la violence faite aux femmes est une réalité qu’il faut dénoncer, celle-ci prend son fondement dans la façon dont l’homme perçoit la femme socialement, un état de fait où cette autre forme de violence, non physique, n’en est que plus pernicieuse. Avec ce témoignage sensible et personnel, Kate Beaton brise le silence.

Haltères égaux

Colossale, t.1, de Rutile & Diane Truc (Jungle) — Hey boomer ! Si tu ne vas pas vers le webtoon, le webtoon viendra à toi ! Ce manga online purement hexagonal s’est revêtu de papier pour mieux nous séduire, et à bon escient. Cette production cocasse, absolument irrésistible, est peut-être la meilleure surprise de ce début d’année.

Féminisme et vendetta, le mauvais ménage

Préjudice, d’Ingrid Chabbert, Pog & Pauline Bertrand (Marabulles) — Des amies de lycée unies par un secret inavouable, tel est le pitch de ce thriller intimiste, qui tout en s’inscrivant dans la défense de la cause féministe, se révèle comme le miroir inversé d’une certaine culture patriarcale, dans ses pires clichés. Dommage.

Un chef d’œuvre graphique éblouissant au charme oriental

Majnoun et Leïli – Chants d’outre-tombe, de Yann Damezin (La Boîte à bulles) — Pourquoi les plus belles histoires d’amour sont-elles toujours les plus tragiques ? Le célèbre conte oriental de Majnoun et Leïla est ici transcendé graphiquement avec brio par Yann Damezin, mais également reformulé avec une audace narrative pour le moins inattendue.

Quitter les vils ils à tire d’elles

A la Maison des femmes, de Nicolas Wild (Delcourt) — La Maison des femmes, projet novateur visant à reconstruire les femmes en souffrance, trouve un écho bienvenu grâce au talent de Nicolas Wild, qui parvient avec cette BD à susciter non seulement la compassion mais aussi l’enthousiasme du lecteur.

Trans(e) de carnaval

Peau d’homme, de Hubert & Zanzim (Glénat) — Fraîchement couronné de quatre prix cette semaine, « Peau d’homme », conte médiéval au propos extrêmement moderne sur la théorie du genre, restera comme le plus bel héritage du regretté Hubert, en collaboration avec Zanzim, qui sublime le récit par son dessin candide et enchanteur.

Le ciel est la limite !

Géante, de JC Deveney & Nuria Tamarit (Delcourt) — Ce conte atypique nous entraîne dans un univers imaginaire où la femme se fait déesse et bâtisseuse d’un monde idéal, débarrassé du pesant paternalisme. Quand féminisme rime avec merveilleux…