Des auteurEs exclues de la sélection, des auteurs récompensés par des prix bidons au contenu inflammable… Angougou 2016 ne s’est pas présenté sous son meilleur jour. Pourtant, on prend toujours autant son pied dans ces charentaises de bulles et de papier, et une fois encore il y avait foule malgré une météo contrariante.
Le festival s’est ainsi ouvert sur une polémique (l‘absence de femmes dans la sélection pour le Grand Prix) et se referme sur une blague douteuse ayant suscité déception et colère chez certains éditeurs et auteurs, l’annonce des faux prix lors de la cérémonie de clôture. Venant comme une sorte de contrepoids à la dite polémique, cette petite moquerie sur la vanité des Prix, dont l’ampleur a surpris l’animateur-journaliste Richard Gaitet lui-même, s’est transformé en big pataquès. Certes, dans un contexte difficile pour les auteurs de BD, qui peinent de plus en plus à vivre de leur art, la blague, conçue sans doute comme un antidote à l’ennui propre à ce type de cérémonie, n’était sans doute pas des plus appropriée… De plus, le marché de la BD se porte toujours aussi bien, d’où la frustration et l’agacement plus perceptibles chez certains…
Mais une fois l’émotion retombée, on aimerait croire que certains comportements vont changer, qu’une femme auteure pourra être désignée dans TOUTES les sélections, et ce en TOUTE spontanéité, sans crainte des réactions du colonel « Politiquement correct ». On aimerait croire que les éditeurs, tout au moins ceux qui peuvent se le permettre, feront des efforts pour chouchouter les auteurs dont le talent mérite la plus grande bienveillance.
Quant à l’auteur de la plaisanterie, il s’en est excusé, et c’est tout à son honneur. Que celui qui n’a jamais fait de mauvaises blagues lui jette la première pierre…
Tout semble donc rentré dans l’ordre, et c’est tant mieux. Petit retour sur le palmarès 2016…
Grand Prix du Festival d’Angoulême : c’est Hermann qui a reçu cette distinction honorifique, couronnant ainsi l’une des œuvres les plus emblématiques de la bande dessinée franco-belge tous publics et l’un des parcours d’auteur les plus prolifiques du 9e art européen.
Fauve d’Or du meilleur album : quelle joie de voir Ici de Richard McGuire (Gallimard), que votre serviteur a placé en tête de son BEST OF 2015, remporter le Fauve d’Or du meilleur album. Encore une fois, si vous aimez être surpris, laissez-vous juste embarquer dans cet OVNI graphique pour un voyage à la fois immobile et vertigineux !