
Japon, 1967. Dans la petite ville de Tottori, le jeune Kenichi, 11 ans, n’a pas le cœur à la fête, même si c’est les vacances. Sa maman doit partir un mois à Osaka pour se faire hospitaliser. Il sent que c’est grave même si elle ne veut pas lui dire. Et puis tous ses camarades sont partis avec leurs parents, tandis que lui, il va devoir rester avec ses grands-parents et supporter sa petite sœur Sakiko qui pose toujours des questions. Il se prend à regretter ces moments plein de bonheur où son père était encore vivant… Pourtant, il ne le sait pas encore, mais il va vivre des vacances exceptionnelles, qui le marqueront à tout jamais.
Sans être très fan de mangas, je dois dire que j’ai trouvé certaines qualités et du charme à celui-ci. Peut-être est-ce dû au fait que l’auteur, comme il le dit en préface, s’est largement inspiré de la BD née dans nos contrées… La Montagne magique est donc en quelque sorte une première : une BD « à l’européenne », en couleurs et en grand format, avec une couverture cartonnée, réalisée par un Japonais, et non des moindres, puisqu’il s’agit du maître Jirô Taniguchi, disparu en ce début d’année. Donc plus tout à fait un manga, mais plutôt un croisement entre deux styles, entre deux cultures.
Ce conte moderne plaira aussi bien aux petits qu’aux grands, alliant le domaine du merveilleux à des préoccupations environnementales contemporaines. La montagne en question représente le refuge de l’enfance, avec ses tunnels, ses grottes et ses mystères, mais aussi celui des esprits de la terre, qui doivent entrer en contact avec un humain au cœur pur pour sauver le site de l’exploitation touristique et des dégâts que cela engendrerait. Pour ceux qui ont lu Quartier lointain du même auteur, on y retrouve le même univers, celui d’un Japon provincial dans les années 60. De la même façon, l’auteur y aborde des sujets douloureux (la maladie de la mère, le père décédé) mais allégés par la poésie et la tendresse présentes dans l’histoire. [avril 2013 avant m-à-j]
La Montagne magique
Scénario & dessin : Jirô Taniguchi
Editeur : Casterman
64 pages – 13,75 €
Parution : 20 septembre 2007