
Ce second volet de Wonderball nous entraîne dans le désert de l’Ouest américain, où l’inspecteur Spadaccini va devoir se transformer en fugitif, confronté à un drôle de jeu de piste initiatique où l’attendent des révélations sur son passé enfoui. Une suite réalisée de main de maître, tant sur le plan du scénario que du dessin.
Résumé des premières pages : A San Francisco, l’enquête sur le tueur de masse qui a abattu plusieurs citoyens innocents suit son cours. Et alors que les cadavres s’accumulent dans son sillage, l’impulsif inspecteur Spadaccini alias Wonderball est mis en congés par sa hiérarchie. Tandis qu’il assiste aux obsèques de son ami Bob Archer, il est contacté par un mystérieux individu aux allures de justicier, « le Fantôme », qui prétend avoir des révélations à lui faire sur son passé et la puissante organisation secrète, « Le Collège invisible », qui le traque sans relâche…
A l’image du premier, ce second épisode reste d’une efficacité redoutable, avec tous les ingrédients nécessaire à un bon thriller. Fred Duval et Jean-Pierre Pécau tiennent solidement la barre narrative, soutenus par l’excellent coup de crayon de Colin Wilson, tant sur le plan du cadrage que du mouvement, qui nous immerge avec maestria dans cette diabolique machination politico-militaire dont une bonne partie se déroule dans les paysages de l’Ouest américain, très bien reproduits ici. Le format reste assez classique, mais c’est exactement ce qu’on demande à ce genre d’histoire. Le personnage de Wonderball, flic teigneux et addict aux œufs-surprise en chocolat, a tout du « héros culte » avec ses répliques cyniques. Car les dialogues sont également bien troussés, ce qui ne gâche rien. A noter l’apparition de présences féminines (à la plastique forcément irréprochable…), notamment Maggie, jolie flic de haut vol, qui devrait s’imposer de plus en plus au fil de la série, et d’une auto-stoppeuse un peu trop allumeuse pour être honnête dans ce désert déjà brûlant…
Ce cliffhanger plutôt macabre sur lequel se conclut Wonderball : Le Fantôme ne fera que renforcer l’envie de connaître la suite. Bien sûr, ça ne révolutionnera pas le genre, et certains pourront peut-être y voir une resucée de XIII, mais avec deux premiers tomes aussi captivants, cette série mérite qu’on lui laisse ses chances d’exister.
Wonderball t.2, Le Fantôme
Scénario : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau, assistés de Fred Blanchard
Dessin : Colin Wilson
Editeur : Delcourt
56 pages – 14,50 €
Parution : 15 avril 2015
voir la chronique de Wonderball t.1, Le Chasseur