L’envers du rêve américain en 16/9e

Detroit Roma, d’Elene Usdin & Boni (Sarbacane) — Quand le 9e art rend hommage au 7e art… Dans ce road-trip crépusculaire où les décors semblent factices et les personnages spectraux, Detroit est devenue une ville fantôme, et Rome apparaît comme un rêve surgi du passé. C’est triste comme le monde, mais par Jupiter qu’est-ce que c’est beau !

L’art au bout du fusil

La Mise à mort du tétras lyre, de David Combet (Glénat) — Telle une ode à la nature et à la vie, le graphisme de David Combet célèbre la couleur pour mieux exorciser un passé contrarié dans ses désirs artistiques. L’œuvre ambitieuse d’un jeune auteur qui laisse toutefois un goût d’inachevé…

Pas de havre avec les cadavres !

La Ville, de Nicolas Presl (Atrabile) — Oserez-vous visiter La Ville de Nicolas Presl, tour de Babel apocalyptique soudainement envahie par les zombies ? Dans la droite ligne d’un George A. Romero mais à sa façon toute particulière, l’auteur montre que les monstres ne sont pas ceux que l’on croit…

Le freak plutôt que le chic

Diane Arbus – Photographier les invisibles, d’Aurélie Wilmet (Casterman) — Cette délicate biographie nous plonge dans la vie tourmentée de la photographe Diane Arbus, une femme qui avait fait des marges son champ d’exploration, bien plus vaste et riche selon elle que l’enclos ennuyeux de la « normalité » et du clinquant.

Montagnes magiques

Gabriele Münter, les terres bleues, de Mayte Alvarado (Seuil) — Au moment où le Musée d’Art moderne de Paris expose les œuvres de Gabrielle Münter, les éditions du Seuil ont la bonne idée de nous proposer la biographie de cette artiste discrète et hors du temps, sous le pinceau respectueux de Mayte Alvarado.

La farce contre les affres

Brunilda à la Plata, de Genís Rigol (Virages graphiques) — Brunilda à la Plata, c’est un rendez-vous amoureux qu’on ne peut pas manquer sous peine de rater sa vie, un genre de graal où réel et fiction s’entremêlent pour évoquer les affres de la création, dans une bande dessinée fascinante et un brin caustique, par un jeune auteur espagnol à l’univers très particulier.

Le ver dans la fleur

Crénom, Baudelaire !, tome 2 : Les Fleurs du mal de Dominique et Tino Gelli (Futuropolis) — Dans un Paris en plein bouleversement, notre dandy poète étale au grand jour et avec jubilation sa vie dissolue qu’il s’apprête à relater en vers, persuadé d’être le pionnier d’un mouvement inédit. Un drôle de bouquet aux senteurs vénéneuses qui va choquer le bourgeois et marquer à jamais la littérature.

Le bleu est une couleur zen

Yves Klein – Immersion, de Julian Voloj et Wagner Willian (Marabulles) — Yves Klein, connu surtout pour avoir inventé ce bleu si particulier, à la fois mat et lumineux, aura laissé son empreinte dans l’art moderne. Cet ouvrage constitue une bonne approche pour mieux faire connaissance avec l’artiste, car peu importe qu’on l’apprécie ou non, il reste intrigant…

Spectres lumineux

The Ex-People, de Stephen Desberg et Alexander Utkin (Bamboo/Grand Angle) — Ce flamboyant diptyque coloré — et haut en couleurs — nous mène dans les pas d’un groupe de pèlerins bien particuliers sur le chemin de Jérusalem : tous sont des fantômes qui ne veulent plus être des fantômes ! Bien plus que la narration, c’est le graphisme prodigieux d’Alexander Utkin qui est remarquable.

Toute la force d’une peinture rugissante

Le Naufrage du Wager, de Pablo Franco et Lautaro Fiszman (iLatina) — Quand la peinture et la BD s’associent avec brio. Une initiative rare et tout à fait étonnante, véritable déluge pictural, et il fallait que cela vienne d’Amérique du sud. Là où le Wager sombra il y a près de trois siècles, au large des côtes chiliennes.