
Une fois n’est pas coutume, j’ai réussi à établir mon TOP aux premiers jours de janvier ! Comme toujours, je fus confronté à quelques dilemmes, et le fait que certains ouvrages ne soient pas dans la liste ne signifie pas qu’ils ne méritaient pas d’y figurer… et puis c’est une tâche littéralement impossible que de tout lire (à mon grand désespoir).
Deep It, de Marc-Antoine Mathieu (Delcourt)
L’intelligence artificielle survivra-t-elle à l’Homme lorsque celui-ci sera retourné à la poussière ? Si ce voyage poético-philosophique se déroule dans les abysses d’une Terre où toute vie a disparu, il atteint néanmoins des hauteurs stratosphériques par l’enchantement et la réflexion qu’il suscite.
Slava, tome 3 : Un enfer pour un autre, de Pierre-Henry Gomont (Dargaud)
Un dernier tome qui referme admirablement cette fresque bouillonnante se déroulant dans une Russie post-soviétique cabossée et en proie aux charognards… Avec Slava, succès critique et public, Gomont entre définitivement dans la cour des grands.
Zone critique, de Philippe Squarzoni et Bruno Latour (Delcourt)
Sélection officielle Angoulême 2025
Adapté des réflexions de Bruno Latour et mis en images par Philippe Squarzoni, Zone critique explore notre ère d’incertitudes. Une BD essentielle pour penser, comprendre et imaginer des pistes face aux défis politiques, climatiques et sociaux.
Les Navigateurs, de Serge Lehman et Stéphane de Caneva (Delcourt)
Les auteurs nous proposent une quête initiatique qui va nous transporter vers un monde parallèle, à une époque antédiluvienne où Paris et l’Île-de-France étaient encore sous les eaux. Du très bon fantastique à la française !
La Route, de Manu Larcenet (Dargaud)
Sélection officielle Angoulême 2025
Manu Larcenet excelle dans la face sombre de l’humanité. Après Blast et Le Rapport de Brodeck, il adapte ce roman post-apocalyptique, prétexte parfait pour explorer la nature humaine en situation extrême.
D’or et d’oreillers, de Mayalen Goust et Flore Vesco (Rue de Sèvres)
De plus en plus, la gent féminine s’impose dans le neuvième art, et Mayalen Goust en fournit la preuve de fort belle manière avec ce conte au graphisme sublime et envoûtant, littéralement stupéfiant.
L’Héritage fossile, de Philippe Valette (Delcourt)
Si pour vous, la disparition de la vie sur Terre est anecdotique, parce que boh de toute façon, l’humanité a encore plein d’autres planètes à coloniser, ne lisez pas ce récit de SF angoissant… Non, je rectifie. En fait, lisez-le parce que c’est une très belle réussite !
Tepe, la colline, de Firat Yaşa (Editions ça et là)
Sélection officielle Angoulême 2025
Avec ce conte magnifique dans sa forme, l’auteur turc Firat Yaşa dénonce avec virulence l’emprise des religions prônant dans un esprit conquérant leurs vérités de pacotille, au détriment des cycles naturels. Percutant, magique et envoûtant.
Le Naufrage du Wager, de Pablo Franco et Lautaro Fiszman (iLatina)
Quand la peinture et la BD s’associent avec brio. Une initiative rare et tout à fait étonnante, véritable déluge pictural, et il fallait que cela vienne d’Amérique du sud. Là où le Wager sombra il y a près de trois siècles, au large des côtes chiliennes.
Saint-Elme, tome 5 : Les Thermopyles, de Serge Lehman et Frederik Peeters (Delcourt)
Clap de fin pour le « hardboiled » alpin de Lehman et Peeters, qui aura joué subtilement avec les codes du fantastique, dans un esprit plus européen qu’américain. Les auteurs, qui nous ont tenu en haleine depuis le tome 1, tiennent leurs promesses avec ce dénouement tout en démence et en puissance.
Le Lait paternel, tome 2 : Sous la surface, d’Uli Oesterle (Dargaud)
Cette excellente BD est passée quelque peu inaperçue à sa sortie, et c’est dommage car elle mériterait un bien meilleur coup de projecteur. Alors que nous en sommes au second volet de cette autofiction annoncée comme une trilogie, on pourra toujours prendre le train en marche…
1629 ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta, livre 2, de Xavier Dorison et Thimothée Montaigne (Glénat)
Suite et fin de la fabuleuse saga maritime sur des naufragés livrés à eux-mêmes dans une île de l’Océan Indien. Un récit plein de souffle doublé d’une réflexion sur le pouvoir.
Revoir Comanche, de Romain Renard (Le Lombard)
Sélection officielle Angoulême 2025
En s’inspirant de la série mythique d’Hermann et Greg, Romain Renard nous offre un récit tout en ombre et lumière, où se confondent parfois bien et mal. Une histoire américaine, une histoire de violence sur une terre de contrastes.




