De l’eau, de l’oxygène dans l’anxiogène

L’Âge d’eau, seconde partie, de Benjamin Flao (Futuropolis) — Cette seconde et dernière partie vient nous rassurer : avec ce voyage hypnotique dans le monde d’après, Flao sera parvenu à nous réconforter en transformant une catastrophe écologique en nouveau départ vers des horizons plus lumineux. Et en ces temps anxiogènes, cela n’est pas rien.

Le coming out sans moumoute

Les Oies cendrées, de Cyril Legrais et Alice V.D.M. (Futuropolis) — « On a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux… ». Les mots de Jacques Brel évoquent assez bien cette FORMIDABLE comédie romantique que nous proposent Cyril Legrais et Alice VDM. Énorme coup de cœur !

L’ombre gigantesque des moaï

Caballero Bueno, de Thomas Lavachery & Thomas Gilbert (Rue de Sèvres) — Quand survient un crime horrible, les statues de l’île de Pâques, stoïques et omniprésentes, savent tout mais ne diront rien. Ce n’est pas par les mots que surgira la vérité mais dans le silence des douleurs indicibles et des colères étouffées. Une enquête hors normes pour l’inspecteur Valverde.

Le pathétique destin du roi des pingouins

La Terre verte, d’Alain Ayroles et Hervé Tanquerelle (Delcourt) — Si la publication de cette BD se déroulant au Groenland n’est qu’une coïncidence de calendrier, sa résonance avec l’actualité (coucou Trump !) est pour le moins troublante. La Terre verte, c’est une épopée prodigieuse, une danse macabre réunissant Shakespeare, Tartuffe, Ubu Roi et Machiavel.

Guten Morgen, Vietnam

Le nirvana est ici, de Mikael Ross (Seuil) — Ce pavé captivant nous emmène — c’est assez rare — dans l’Allemagne d’aujourd’hui, où se croisent des cultures et des personnages antagonistes, incroyablement attachants, pour un cocktail mêlant suspense, poésie, tendresse, humour… et amour. Gros coup de cœur !

La résistance, c’est Byzance !

Journal inquiet d’Istanbul, volume 2 : 2007-2017, d’Ersin Karabulut (Dargaud) — L’auteur se fait le témoin d’une Turquie en proie à la montée de l’extrémisme religieux, un pays où les attentats de Charlie Hebdo viendront résonner abruptement dans son quotidien. Ce second volet, plus sombre, réserve toutefois des moments plus radieux où son talent se verra récompensé.

Zone critique, une arme de survie dans le « monde d’après »

Zone critique, de Philippe Squarzoni et Bruno Latour (Delcourt/La Découverte) — A l’heure de la « post-vérité », dans une époque tourmentée qu’on finit par ne plus comprendre, Zone critique apparaît comme un ouvrage passionnant et essentiel, exigeant certes mais bénéficiant d’une belle respiration poétique. Un recadrage salutaire pour se donner du cœur au ventre.

Une nuit dans le château des maléfices

D’or et d’oreillers, de Mayalen Goust et Flore Vesco (Rue de Sèvres) — De plus en plus, la gent féminine s’impose dans le neuvième art, et Mayalen Goust en fournit la preuve de fort belle manière avec ce conte au graphisme sublime et envoûtant, littéralement stupéfiant.

La roue grinçante de la fortune

Slava, tome 3 : Un enfer pour un autre, de Pierre-Henry Gomont (Dargaud) — Un dernier tome qui referme admirablement cette fresque bouillonnante se déroulant dans une Russie post-soviétique cabossée et en proie aux charognards… Avec « Slava », succès critique et public, Gomont entre définitivement dans la cour des grands.

Tintouin chez les ex-soviets

Slava, tome 2 : Les Nouveaux Russes, de Pierre-Henry Gomont (Dargaud) — Si la fin du tome 1 nous avait un peu laissé dans l’expectative, Les Nouveaux Russes nous remet avec bonheur dans les rails de cette fresque bouillonnante se déroulant dans une Russie post-soviétique cabossée et en proie aux charognards…