Cauchemars dans l’île aux enfants perdus

Alouette, d’Andréa Delcorte (Glénat) — Quand une BD dont on n’attendait pas forcément grand-chose réussit à surprendre à ce point, on ne peut être que ravi ! Derrière ses allures de récit jeunesse, « Alouette » s’avère en fait un long cauchemar d’une puissance inouïe, révélant du même coup un auteur dont il faudra retenir le nom.

Le septième ciel, c’est essentiel

Impénétrable, d’Alix Garin (Le Lombard) — Avec audace et sans fausse pudeur, Alix Garin a su trouver le ton juste pour parler de ce trouble étrange dont elle fut victime, le vaginisme. Une vraie saleté, ennemie du plaisir sexuel, qui toucherait environ 5% des femmes. Une lecture humoristico-thérapeutique destinée AUSSI à la gent mâle !

La farce contre les affres

Brunilda à la Plata, de Genís Rigol (Virages graphiques) — Brunilda à la Plata, c’est un rendez-vous amoureux qu’on ne peut pas manquer sous peine de rater sa vie, un genre de graal où réel et fiction s’entremêlent pour évoquer les affres de la création, dans une bande dessinée fascinante et un brin caustique, par un jeune auteur espagnol à l’univers très particulier.

Le rêve orange des Ukrainiens

Ukraine – Petite histoire d’une longue guerre…, de Marian Naiem, Ivan Kypibida & Yulia Vus (Robinson) — Cette bande dessinée sur l’Ukraine aide à comprendre la résilience d’un pays face à la guerre odieuse qui s’éternise, et permet de prendre un peu de recul en s’informant sur son histoire, finalement assez méconnue. Poutine, prends garde à toi !

Bitures et déchirures

Dix secondes, de Max de Radiguès (Casterman) — Dix secondes, c’est le portrait déroutant d’un ado presque ordinaire, « bien sous tous rapports », Max, qui se consume dans la picole et la weed de façon quasi suicidaire… un drôle de jeu où la candeur danse avec la mort…

Un Fauve contre les loups

Deux filles nues, de Luz (Albin Michel) — Et dire que je n’avais pas encore parlé du dernier Fauve d’or d’Angoulême ! C’est désormais chose faite, et j’en conclus que ce prix est amplement mérité… surtout par les temps qui courent, où les attaques des démagogues sont souvent dirigées contre les arts et la culture…

Fukushima banzai !

Retour à Tomioka, de Laurent Galandon & Michaël Crouzat (Jungle) — Ressusciter la magie dans un monde détruit par la main de l’homme, c’est ce que proposent Laurent Galandon et Michaël Crouzat avec cet excellent album sur lequel flotte l’esprit de Miyazaki et des yōkai japonais.

Pas de banquet sur la banquise

Inlandsis Inlandsis, tome 1 : la glace, de Benjamin Adam (Dargaud) — En 2046, coup de chaud sur les pôles, coup de froid sur la France… Une réflexion sur la mémoire et sa perte, quand l’intime se lie au global. Un tome 1 un peu en deçà des attentes, de la part d’un auteur qu’on apprécie habituellement. A suivre.

L’aléatoire trajectoire des corps terrestres

Les Météores, de Deveney et Redolfi (Delcourt) — Dans notre monde parfois plus glacial qu’à la surface d’un météore, où se côtoient des milliers de solitudes éphémères, ce récit primé à Angoulême tente de nous réconcilier avec notre humanité. C’est infiniment triste, mais infiniment beau aussi.

Guten Morgen, Vietnam

Le nirvana est ici, de Mikael Ross (Seuil) — Ce pavé captivant nous emmène — c’est assez rare — dans l’Allemagne d’aujourd’hui, où se croisent des cultures et des personnages antagonistes, incroyablement attachants, pour un cocktail mêlant suspense, poésie, tendresse, humour… et amour. Gros coup de cœur !