Petite sève

L’Homme qui aimait les plantes, de Stéphane Piatzszek et Benoît Blary (Éditions Soleil) — Nous aussi on aime les plantes ! Et on aime aussi les voyages ! Malheureusement, ce documentaire-carnet de route censé nous faire voyager au pays des plantes qui guérissent n’a que le goût d’une tisane tiède.

« Mégafauna », la grande saga de l’ultime sagesse dans un monde de brutes

Mégafauna, t.2 : Le Livre des délices et des infortunes, de Nicolas Puzenat (Sarbacane) — La première partie de Mégafauna n’était donc que le lancement de la fusée. Avec ce Livre des délices et des infortunes, on assiste à la mise sur orbite d’une fabuleuse épopée uchronique qui vient orner avec maestria notre voûte étoilée.

Haltères égaux

Colossale, t.1, de Rutile & Diane Truc (Jungle) — Hey boomer ! Si tu ne vas pas vers le webtoon, le webtoon viendra à toi ! Ce manga online purement hexagonal s’est revêtu de papier pour mieux nous séduire, et à bon escient. Cette production cocasse, absolument irrésistible, est peut-être la meilleure surprise de ce début d’année.

Manque de bol, tout a empiré

Ras le bol, de Cardon (Super Loto Editions/Les Requins Marteaux) — Si Cardon devait commenter la vie politique française actuelle, exprimerait-il toujours son ras le bol ? Assurément, oui, et d’ailleurs cette anthologie regroupant sa production des seventies nous démontre que si tout a changé, rien n’a changé…

Féminisme et vendetta, le mauvais ménage

Préjudice, d’Ingrid Chabbert, Pog & Pauline Bertrand (Marabulles) — Des amies de lycée unies par un secret inavouable, tel est le pitch de ce thriller intimiste, qui tout en s’inscrivant dans la défense de la cause féministe, se révèle comme le miroir inversé d’une certaine culture patriarcale, dans ses pires clichés. Dommage.

Maléfique providence

Lovecraft, de Hans Rodionoff, Keith Giffen & Enrique Breccia (iLatina) — Lovecraft n’était pas connu pour être un gai luron, et on le comprend avec cette biographie où la réalité affronte la folie sur un champ de bataille fantasmagorique, où un art pictural surchargé de démons communique à plein avec le neuvième art. Un hommage cauchemardesque au maître de l’horreur.

Un chef d’œuvre graphique éblouissant au charme oriental

Majnoun et Leïli – Chants d’outre-tombe, de Yann Damezin (La Boîte à bulles) — Pourquoi les plus belles histoires d’amour sont-elles toujours les plus tragiques ? Le célèbre conte oriental de Majnoun et Leïla est ici transcendé graphiquement avec brio par Yann Damezin, mais également reformulé avec une audace narrative pour le moins inattendue.

Exquises abominations

Histoires courtes, de Junji Itō (Delcourt) — Pour les fans de macabre urbain et de sombres cauchemars, ce recueil de nouvelles du Japonais Junji Itō donne un parfait aperçu de son œuvre prolifique. Bienvenue au pays de l’antizen ricanant !

Magie bubble-gum et fantasy pop

Fées des sixties : Les Disparitions d’Imbolc, de Jul Maroh & Giulio Macaione (Les Humanoïdes associés) — Avec ce gracieux récit de fantasy, les auteur.e.s nous invitent à une escapade dans le Londres des années 60, où les fées s’immiscent dans le mouvement hippie pour mieux réenchanter le monde. Non sans semer un certain trouble…

Quand le Persique se rêve Amérique

Qatar, le Lustre et l’Orient, d’Emmanuel Picq et Victor Valentini (Delcourt) — Depuis le temps que le Qatar fait fantasmer, il serait judicieux de s’intéresser à ce petit pays du Golfe, finalement assez méconnu. En moins de cent pages, cet ouvrage donne un coup de zoom pour mieux comprendre comment l’émirat utilise son immense fortune et à quelles fins.