Des vers et des papillons dans la Grosse Pomme

New York, New York, de Jillian Tamaki & Mariko Tamaki (Rue de Sèvres) — En juillet dernier, New York, New York a remporté le prix Eisner du roman graphique. Très logiquement, on a voulu voir de quoi il retournait. Force est de constater que cette tranche de vie(s) ordinaire brille par son authenticité et sa poésie.

Mon voisin, cet inconnu si proche…

Aparthotel Deluxe, d’Edo Brenes (La Boîte à bulles) — Au Costa Rica, un immeuble comme il en existe partout. Edo Brenes va opérer un zoom sociologique sur ses résidents, confrontés aux problématiques du quotidien, la mort, l’amour, la vie, la solitude… Un charmant roman graphique débordant d’humanité.

Faire écran à la haine aveugle

Appels en absence, de Nora Dåsnes (Casterman) — Réputée pour être paisible, la Norvège n’est pourtant pas à l’abri de la barbarie terroriste. A travers les yeux d’une adolescente, Nora Dåsnes revient en mode intimiste sur la tragédie d’Utøya qui a traumatisé tout un pays.

La rédemption impossible d’un « Dark Vater »

Le Lait paternel, d’Uli Oesterle (Dargaud) — Cette excellente BD est passée quelque peu inaperçue à sa sortie, et c’est dommage car elle mériterait un bien meilleur coup de projecteur. Alors que nous en sommes au second volet de cette autofiction annoncée comme une trilogie, on pourra toujours prendre le train en marche…

L’adieu au der des pères

L’Arabe du futur 6, de Riad Sattouf (Allary Editions) — Il y a bientôt deux ans (déjà !) paraissait l’ultime volet de L’Arabe du futur, faisant entrer définitivement la série au panthéon du neuvième art…

Vertige des vestiges d’une vie

L’Homme miroir, de Simon Lamouret (Sarbacane) — Simon Lamouret nous livre ici une œuvre ambitieuse recélant mille charmes tous droit sortis d’une brocante aux couleurs revivifiées, qui feront regretter d’autant plus une narration un brin confuse.

Quand derrière les murs du silence, succombe l’innocence

L’Homme en noir, de Giovanni di Gregorio et Grégory Panaccione (Delcourt) — En se mettant à hauteur d’enfant, les auteurs abordent avec subtilité un sujet grave, la pédophilie, et font, par la même occasion, remonter les terreurs enfantines du lecteur adulte que nous sommes. Une franche réussite !

Ces champis « trop » mortels…

La Part des lâches, de Marguerite Boutrolle (Virages graphiques) — A travers cette jeune fille qu’est Aby, Marguerite Boutrolle nous livre un portrait subtil et réaliste de la génération des 20-30 ans dans sa quête de retour à la terre, « en mode beatnik 2.0. » !

Mammaire amer

Fleur de lait, de Miguel Vila (Presque Lune) — Dans un style encore plus affirmé, Miguel Vila nous livre, après Padovaland, une œuvre qui raconte notre époque, et pas sous son meilleur jour. Dans son approche à la fois implacable et très originale, il s’impose comme l’un des auteurs les plus intéressants de ces dernières années. Et en sélection officielle au dernier FIBD !

Dur dur d’être un bébé-boomer

Boomers, de Bartolomé Seguí (La Boîte à Bulles) — Lui-même concerné en tant que « boomer », Bartolomé Seguí dresse avec tendresse et humour le portrait d’une génération qui a connu les révolutions sociales et culturelles des années 60-70, et désormais guettée par l’ « obsolescence programmée »…